Sur le racisme anti-blanc
La chronique du médiateur, Robert Solé, dans Le Monde en ligne du 26 mars 2005 mérire d'être lue avec attention. Elle signe en effet la reconnaissance d'un heureux changement de ligne du journal sur les problèmes de racisme et plus généralement sur la manière dont il faut rendre compte des questions ethniques dans le quotidien vespéral. Que dit en effet Robert Solé qui est, par ailleurs, bien placé pour juger de l'exaspération de nombreux lecteurs du Monde devant la manière dont le journal a rendu compte des questions ethniques depuis plusieurs années : nous nous sommes trompés, nous avons voulu, pour la bonne cause, cacher la vérité de crainte de favoriser le Front National.
Certes, quelques opinions sont bien citées par Solé qui dénoncent la manière dont le journal a rendu compte des actes commis durant les récentes manifestations lycéennes en les caractérisant comme du racisme anti-blanc mais le sens général du papier ne fait aucun doute. Ceux qui lisent le médiateur savent qu'il doit être soulagé d'écrire cela : il semblait peiner de plus en plus à défendre la ligne officielle du journal, ligne qui peut se résumer ainsi : la société multi-ethnique est un paradis, en conséquence toutes les informations qui pourraient faire croire qu'il n'en est pas strictement ainsi sont les malvenues.
La société multi-ethnique est certainement notre avenir, bon ou mauvais, mais si l'on ne veut pas courir à la catastrophe, il faut :
- cesser de faire une apologie béate de tout ce qui ressemble au métissage;
- rendre compte de ce qui se passe effectivement plutôt que le censurer et, en conséquence, considérer que les peuples européens ont le droit de débattre librement des questions liées à l'immigration et aux minorités visibles;
- considérer que cette question est une des plus importantes qui soient
qu'elle est inédite dans l'histoire du monde à l'exception de la société américaine dont nous devrions étudier les réussites comme les échecs;
- comprendre que la lutte contre les discriminations dont sont victimes les blacks et les beurs ne peut progresser que si sont aussi dénoncées les violences dont certains d'entre eux se rendent coupables.
Au moment où Le Monde change enfin de position sur la question cruciale des vuiolences aux personnes, plusieurs personnalités parmi lesquelles Bernard Kouchner et Jacques Julliard viennent de lancer un appel contre le racisme anti-blanc. Comment expliquer ce changement ? S'y mêlent la nouvelle vision du monde depuis le 11 septembre, certaines leçons du 21 avril 2002 et qui montrent que la société française ne supporte plus la montée de l'insécurité et des violences, les dérives intégristes de l'Islam, la montée de l'antisémitisme sans oublier ce qui s'est passé dans certains pays européens à commencer par les Pays-Bas après l'assassinat de Théo van Gogh. Ce qui est nouveau et qui malheureusement résonne avec les délires antisémites et racistes de Dieudonné c'est la surreprésentation des noirs et non plus des beurs dans ces violences.
Comme il aura fallu du temps, néanmoins, pour que des condamnations aussi élémentaires soient portées et les actes désignés pour ce qu'ils sont. Il y a quelques années je parlais à l'un des signataires de cet appel du dernier livre du grand journaliste Christian Jelen mort en 1998, "La guerre des rues" (Plon, 1999). Il me répondit : "Jelen est devenu réac." Ayant dit cela, il avait tout dit. Et pourquoi Jelen était-il devenu réac ? Pour les mêmes raisons, exactement les mêmes qui font que son détracteur d'hier signe aujourd'hui cet appel. A moins qu'il ne soit lui aussi "devenu réac". Et Malek Boutih qui dénonce les caïds de banlieue, est-il lui aussi réac ? Et l'appel intitulé "Nous sommes les indigènes de la République", est-il progressiste ou obscurantiste et mensonger qui veut jouer la lutte des classes avec les oripeaux de la guerre des races ?
L'homme blanc est secoué d'un interminable sanglot, sa culpabilité est immense, ses péchés innombrables mais son masochisme gagnerait à n'être pas sans fond. Il a aussi inventé les Droits de l'homme, la démocratie, la liberté religieuse, l'anti-racisme et l'égalité des sexes. Et sont racistes ceux qui n'ont pas compris, qu'au delà des vicissitudes historiques, ces valeurs fragiles appartiennent désormais à l'humanité.
Paul Ink le 28 mars 2005
2 Comments:
Primo, Dieudonné doit être bien multiple pour amener à une sureprésentativité, à moins que le récent ouvrage de Serge Bilé ne soie aussi de l'antisémitisme?
Deuxio, les blacks avaient peu fait parler d'eux jusqu'à présent mais commencent, de fait, à exprimer leur ras-le-bol et signalent qu'ils ont peu de droit de parole. Clairement, ils vont jouer des poings, la faute à qui?
Tertio, déjà que les sionistes prétendent que 99.8% des juifs sont sionistes, les voir récupérer "la race blanche", c'est très ironique.
Tu es toujours aussi parano que jadis, mon ami
Hugues
Au nom de la Tolérance et de l’Equité
Jadis existaient les clans, issus des familles.
Jadis se créèrent les tribus.
Jadis se formèrent les nations.
Ces nations composées d’Hommes semblables mais différents.
Alors survinrent les guerres.
Alors survinrent l’esclavage, les massacres, les génocides et les castes.
Alors l’Homme mit la femme à gauche et l’homme à droite
Alors l’Homme se mit à décréter de qui était ou humain ou ne l’était pas.
Hier, un génocide à l’ampleur industrielle inégale survint suive de quelques autres par ceux qui n’avaient encore rien compris.
Quel lien entre ce humain issu d’un peuple déporté, torturé, spolié, ostracisé, exécuté, affamé, violé,…
Quel lien entre cet humain vendu, violé, exploité, animalisé, exécuté, torturé,…
Quel lien entre cet humain mal né, sans avenir, sans droit à la parole, condamné à végéter, …
Quel lien entre cet humain déclaré sexe faible, bannière de l’honneur masculin, caché, trompé, non écouté, …
Hier se fermaient les camps de la mort allemand et les camps de travail forcé japonais.
Hier Hiroshima et Nagasaki montraient une face vénéneuse de l’humain et un danger d’extermination.
Ce matin, les nations développées découvraient, à coup de poings dans la gueule, que la colonisation était une forme d’esclavage. Ce matin, un peuple errant retrouvait une terre de son passé et devait composer avec les actuels locataires car nous ne possédons pas la terre, nous l’empruntons à nos enfants.
Il y a quelques secondes des jeunes tabassaient d’autres jeunes alors que ceux-ci pensaient se battre pour les droits de tous, pourquoi ?
Comment en une terre de liberté, fraternité et égalité on ne peut plus avoir pour langage que les coups ?
Comment une cette terre, une communauté peut se saborder elle-même pour pousser les siens à aller vivre ailleurs ?
Comment en cette terre, des coutumes infâmantes du passé peuvent permettre de harceler autrui ?
Comment en cette terre, un BAC+4 permet au mieux de laver le cul des invalides, torcher par terre ou ramasser les poubelles selon que vous soyez plus ou moins clair ?
Pourquoi en vouloir à ces oubliés, ces damnés des cités qui n’ont pour seule « étoile jaune » que leur gueule ?
Quand bien même ces peuples exclus serait-il devenu raciste, qu’en ferions-nous alors ?
Les déporter ?
Ou
Les écouter ?
Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins et de faire devenir le « plus jamais ça » universel. Ces leçons du passé ne doivent être au bénéfice des seules anciennes victimes mais bien de tous afin de ne plus créer de nouvelles victimes.
Retenons ces leçons et cessons de nous battre et de concurrencer les peuples, chacun humain à droit à l’équité, la liberté, le développement, le bonheur et ce ne sont pas les rustines de la discrimination positive qu’il faut amener mais réellement une chance pour chacun et atténuer les à priori. Ce n’est pas parce qu’on est juif qu’on est né le cul dans le beurre et avec le soutient de la communauté, c’est pas parce qu’on est noir qu’on est « gentil », lent et limité intellectuellement, c’est pas parce qu’on est musulman qu’on est obscurantiste, violent et fasciste, …
Faisons en sorte de refuser les génocide et non de les moderniser, de les hypocriser en les rendant moraux et non plus physiques. Bien sûr que gazer, machetter, fusiller, … sont des génocides mais condamner des humains à la nullité pour délit de naissance, ce n’est pas tuer mais n’est-ce pas torturer du berceau au cercueil ?
Ne faisons pas évoluer les génocides mais faisons les disparaître au lieu d’étouffer les exclus dans des réserves.
Ceux qui sont morts, le sont et le resteront et l’exemple de leurs attitudes dans l’adversité nous a globalement démontré qu’ils avaient compris le sens de la fraternité d’une part mais aussi l’illusoire des catégories sociales. Que leur souvenir et leur destin reste vivant dans nos mémoires et que la notion de génocide inventée pour Jéricho se close avec Auschwitz.
Opprimés, Exclus et victimes de tous horizons, unissez-vous au lieu de concourir pour le droit à la première place sur le podium du malheur !
Hugues CREPIN
27/03/2005
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