dimanche, mars 26, 2006

Broutilles

Certes, il se passe des choses beaucoup plus graves. Mais le "coup de sang" de Jacques Chirac quittant ostensiblement la salle où Ernest-Antoine Seillières avait l'outrecuidance de s'exprimer en anglais a véritabement quelque chose de fascinant et mérite au moins un commentaire dont le lecteur de bonne foi voudra bien considérer qu'il n'est pas primairement xénophobe.

Nous vivons aujourd'hui dans un pays où un nombre indéterminé mais nullement négligeable de personnes ne parle pas un mot de français et/ou s'adresse à ses enfants exclusivement dans sa langue d'origine. Loin de moi l'idée d'interdire sur le territoire national les langues étrangères bien que ça fasse parfois bizarre de n'entendre personne parler français autour de soi ce qui m'arrive assez fréquemment. Mais je voudrais insister sur le caractère paradoxal de la situation : tandis qu'à l'intérieur on parle de moins en moins (et de moins en moins bien) le français, à l'extérieur le Président défend farouchement face à un autre Français la langue de Voltaire victime de l'impérialisme de l'anglais. Ne ferait-il pas mieux, plutôt que de se donner ainsi en ridicule, de mettre en place une politique incitant fortement tous les immigrants qui viennent peupler notre beau pays à apprendre le français ? Si le (beau) pays va mal c'est qu'on s'occupe avec énergie des broutilles et qu'on évite avec une énergie plus farouche encore de traiter les vrais problèmes (pas faciles à traiter il est vrai les Français n'ayant que très vaguement conscience que le pays coule).

Paul Ink le 04/04/06